GM Ding Liren
Bio
Ding Liren est un super grand-maître chinois que beaucoup considèrent aujourd'hui comme l'un des plus grands rivaux de Magnus Carlsen pour le titre mondial. Il a remporté son premier titre de champion de Chine à l'âge de seize ans, devenant le plus jeune joueur à réussir cet exploit. En 2017 et 2019, il devient le premier joueur à atteindre deux fois de suite la finale de la Coupe du Monde de la FIDE. Ce dernier résultat le qualifie pour le Tournoi des candidats 2020, pour lequel il fait figure de favori.
Alors qu'il est encore loin de la trentaine, Ding présente déjà un CV échiquéen bien rempli. A ses trois titres de champion de Chine s'ajoutent deux médailles d'or par équipe et une médaille d'or individuelle aux Olympiades d'échecs ainsi qu'une médaille d'or aux championnats du monde par équipe.
Entre août 2017 et novembre 2018, il reste invaincu en compétition officielle pendant 100 parties. Un record qui ne sera battu que par Carlsen lui-même en octobre 2019. En mai 2018, Ding entre dans le top 5 mondial et passe la barre des 2800 Elo en septembre. Un statut qu'il conserve à ce jour.
Son pic Elo est l'un des plus hauts de l'histoire : 2816 en novembre 2018. Une performance qui le classe au dixième rang mondial, à égalité avec Veselin Topalov et Hikaru Nakamura
- Jeunesse et début de carrière (1996 à 2008)
- Titre national et GMI (2009 à 2016)
- Qualification pour le Tournoi des Candidats (2017 à 2019)
- Présent et futur
Jeunesse et début de carrière (1996 à 2008)
Ding est né à Wenzhou, une ville située dans la province du Zhejiang, au sud-est de la Chine. Wenzhou a une histoire échiquéenne riche : C'est également la ville d'origine de l'ancienne championne du monde Zhu Chen. Alors qu'il n'est âgé que de quatre ans, la maman de Liren l'inscrit au club d'échecs. Il profite des mêmes entraîneurs que Zhu à son époque, dont le célèbre Chen Lixing, figure de la fédération locale.
Le jeune chinois rencontre très tôt le succès en compétition. Encore adolescent, il participe à tous les plus grands tournois de sa catégorie d'âge, remportant plusieurs fois la coupe Li Chengzhi, qui réunit les scolaires de toute la Chine. Il brille également à l'échelon international, finissant premier ex-æquo des championnat du monde poussins en 2003 et des championnats du monde pupilles en 2004. A chaque fois, il termine deuxième au départage.
En 2004, alors qu'il n'est âgé que de onze ans, Ding participe pour la première au championnat de Chine par équipes et marque un point en quatre parties. L'année suivante, pour sa première participation au championnat individuel élite, il réalise le joli score de 3,5/7. Il sera à nouveau qualifié pour cet évènement de prestige en 2008, et réalisera un score de 5,5/11 pour terminer en sixième place.
Titre national et GMI (2009 à 2016)
Ding perce à haut niveau en 2009. Au championnat de Chine, alors qu'il est âgé de seize ans seulement, le prodige prouve une bonne fois pour toutes qu'il est un joueur de classe mondiale.
Sur ses onze adversaires, dix sont des grand-maîtres, et les trois têtes de série (Ni Hua (2724), Bu Xiangzhi (2704) et Wang Hao (2696)) font partie de l'élite mondiale. Avec un Elo de 2458, Ding est alors l'un des petits poucets de la compétition.
Il réalise pourtant un tournoi d'anthologie. Invaincu, il marque 8,5/11 et bat deux des meilleurs joueurs participant, Wang et Ni. Sa performance laisse bouche bée les observateurs : 2811 !
Du haut de ses seize ans, il devient le plus jeune champion de Chine de l'histoire et obtient la dernière norme qui le sépare du titre de grand-maître international. Il reçoit officiellement son titre en octobre 2009, deux semaines avant son dix-septième anniversaire.
Ding va continuer à affoler les compteurs. Deux ans plus tard, il remporte le championnat de Chine 2011 avec deux points d'avance sur son plus proche concurrent, avant de récidiver en 2012. A 19 ans, Ding remporte son troisième titre national sans perdre la moindre partie sur les trois éditions.
C'est à cette époque qu'il est de plus en plus régulièrement sélectionné en équipe de Chine pour les grands rendez-vous internationaux. A l'Olympiade d'échecs 2012, il est au troisième échiquier et son équipe termine quatrième de la compétition. En 2014, la Chine remporte l'or et il prend la médaille de bronze au deuxième échiquier. En 2015, aux championnats du monde par équipe, il s'empare de la médaille d'argent au premier échiquier et son équipe l'emporte à nouveau.
En individuel, Ding se classe troisième aux championnats du monde junior 2012. En 2015, au tournoi de Wijk an Zee, il termine second ex-æquo derrière le champion du monde Magnus Carlsen. Avec 8,5/13, il est au même niveau que des références de l'élite mondiale : Maxime Vachier-Lagrave, Anish Giri et Wesley So. Il terminera à nouveau second derrière Carlsen en 2016, ex-æquo avec Fabiano Caruana. Il devient également le second joueur chinois après Wang Yue à faire son entrée dans le top 10 mondial.
Qualification pour le Tournoi des Candidats (2017 à 2019)
Début 2017, Ding remporte le Master de Shenzhen. Avec 6,5/10, il termine avec un point d'avance sur Giri et Peter Svidler. En mai, au Grand Prix de Moscou, il s'impose face à Shakhriyar Mamedyarov et domine un plateau de joueurs tous classés au-delà des 2750 Elo. Il réalise sa plus belle performance de la saison lors de la Coupe du monde de la FIDE. Tête de série numéro 11, le chinois atteint la finale du grand tournoi à élimination directe après s'être défait de Wesley So en demi-finale. En finale, face à Levon Aronian, il réalise quatre nulles en parties classiques avant d'être dominé par l'arménien en rapides (2 à 0).
Malgré sa défaite en finale, il est qualifié pour l'évènement phare de l'année suivante : Le Tournoi des Candidats. C'est la première fois qu'un joueur chinois accède à l'antichambre du titre mondial. A Berlin, il termine quatrième en étant le seul joueur invaincu : une victoire et treize nulles.
Le mois suivant, il termine en deuxième place derrière Carlsen au tournoi de Shamkir. En octobre, il est de retour en équipe de Chine pour les Olympiades d'échecs 2018. La Chine remporte à nouveau la médaille d'or, et Liren se pare également d'or en individuel pour sa performance au premier échiquier, la seconde plus haute de l'histoire.
En 2019, Ding a réalisé son meilleur tournoi de l'année lors de la Sinquefield Cup. Il vient à bout d'un plateau exceptionnel, dans lequel le seul joueur sous les 2750 Elo est Hikaru Nakamura, et réalise un score de 6,5/11 (performance : 2845 !) A égalité de points avec Carlsen, il remporte haut la main (2-0) le départage en blitz face au champion du monde. Il est alors le premier joueur à battre le norvégien en départage depuis Aronian en 2007.
Quelques mois plus tard, Ding participe à nouveau à la Coupe du Monde de la FIDE. Comme en 2017, il atteint le stade de la finale. Cette fois tête de série numéro un sur les 128 joueurs engagés, il affronte en finale Teimour Radjabov, qui va prendre le meilleur sur lui lors des départages en blitz. Malgré cette nouvelle défaite juste avant la dernière marche, son statut de finaliste le qualifie d'office pour le Tournoi des Candidats 2020.
Présent et futur
Lorsque l'on demande aux observateurs qui est aujourd'hui le plus dangereux rival de Carlsen pour le titre mondial, le nom de Ding revient très souvent ! En battant le norvégien à plusieurs reprises dans des tournois d'élite, il a prouvé qu'il pouvait être une vraie menace. Ding Liren, en chiffres, c'est trois titres de champion de Chine, une série de 100 parties sans défaites au top niveau et une place dans le top 5 mondial en classique comme en blitz. De quoi en faire un très sérieux candidats pour le titre suprême...
Et le chinois aura à nouveau sa chance de mars à avril 2020 au Tournoi des Candidats. S'il parvient à dominer ses sept rivaux, il gagnera le droit d'affronter celui qui est sans nul doute l'un des plus grands joueurs de tous les temps.
Quoi qu'il arrive, Ding a d'ores et déjà laissé son empreinte dans l'histoire des échecs. A quelques années de la trentaine, il est encore jeune et n'a peut-être pas encore atteint son apogée. Voilà qui promet pour les années à venir...