Kramnik en tête du Top 50 de l'indice de combativité, Radjabov ferme la marche
Dans le top 50 de l'Indice de combativité introduit par le Grand Maître et économiste australien David Smerdon, c'est Vladimir Kramnik qui occupe la première place ! Teimour Radjabov, critiqué cette semaine pour sa propension aux "nulles de salon" lors du Superbet Chess Classic, arrive en dernière position.
Smerdon a présenté le fruit de son travail comme une "mesure pondérée et composite de la combativité des meilleurs joueurs d'échecs", basée sur les données des cinq dernières années avant la pandémie.
Il a combiné ces données sur la fréquence, la durée et la couleur des parties nulles des protagonistes afin de fournir un score unique pour chaque individu, qui, selon lui, "peut être utilisé pour comparer le degré de 'combativité' des joueurs." Le top 50 ci-dessous comprend les joueurs actifs ayant le Elo moyen le plus élevé sur la base de leurs parties entre 2015 et 2020.
Top 50 de combativité aux échecs de David Smerdon
Rang | Féd | Nom | FCI | Rang | Féd | Nom | FCI | |
1 | Vladimir Kramnik | 80.1 | 26 | Vasyl Ivanchuk | 66.6 | |||
2 | Le Quang Liem | 79.3 | 27 | Levon Aronian | 66.4 | |||
3 | David Navara | 78.9 | 28 | Wei Yi | 66.1 | |||
4 | Fabiano Caruana | 78.4 | 29 | Radoslaw Wojtaszek | 65.9 | |||
5 | Vladislav Artemiev | 77.3 | 30 | Anish Giri | 65.9 | |||
6 | Pavel Eljanov | 77 | 31 | Sam Shankland | 65.8 | |||
7 | Arkadij Naiditsch | 76.9 | 32 | Shakhriyar Mamedyarov | 64.7 | |||
8 | Jan-Krzysztof Duda | 76.8 | 33 | Boris Gelfand | 64.1 | |||
9 | Magnus Carlsen | 76.5 | 34 | Wang Hao | 64 | |||
10 | Ernesto Inarkiev | 76 | 35 | Ruslan Ponomariov | 63.9 | |||
11 | Veselin Topalov | 75.2 | 36 | Ding Liren | 63.7 | |||
12 | Hikaru Nakamura | 73.5 | 37 | Etienne Bacrot | 61.3 | |||
13 | Ivan Cheparinov | 71.4 | 38 | Bu Xiangzhi | 61.2 | |||
14 | Maxime Vachier-Lagrave | 71.4 | 39 | Peter Leko | 61.1 | |||
15 | Vidit Gujrathi | 71.3 | 40 | Vladimir Malakhov | 60.9 | |||
16 | Pentala Harikrishna | 71.1 | 41 | Nikita Vitiugov | 60.7 | |||
17 | Leinier Dominguez | 71.1 | 42 | Zoltan Almasi | 59.5 | |||
18 | Alexander Grischuk | 68.9 | 43 | Yuriy Kryvoruchko | 59 | |||
19 | Dmitry Andreikin | 68.9 | 44 | Francisco Vallejo | 58.8 | |||
20 | Yu Yangyi | 68.6 | 45 | Peter Svidler | 58.7 | |||
21 | Ian Nepomniachtchi | 68.5 | 46 | Dmitry Jakovenko | 58.2 | |||
22 | Maxim Matlakov | 68.5 | 47 | Viswanathan Anand | 57.9 | |||
23 | Sergey Karjakin | 68.1 | 48 | Evgeny Tomashevsky | 57.9 | |||
24 | Richard Rapport | 67.8 | 49 | Rustam Kasimdzhanov | 57.6 | |||
25 | Wesley So | 67.2 | 50 | Teimour Radjabov | 51.2 |
The FCI est un sore sur 100, où plus le score élevé plus il signifie que le joueur est "combatif’. Les données proviennent de Caissabase (Version de novembre 2020) et incluent toutes les parties standards (pas d'Échecs960) entre 2015 et 2020, des joueurs ayant disputé au moins 100 parties et ayant un Elo moyen d'au moins 2400 sur cette période.
Smerdon a calculé le pourcentage de parties nulles, de nulles "rapides" et de nulles "rapides" avec les blancs, ainsi que la durée moyenne des parties nulles, pour chaque joueur. Il a déterminé le seuil de nulles "rapides" à inférieures à 30 coups, en accord avec les règles de Sofia.
Il a ensuite effectué une analyse en composantes principales, qu'il explique comme suit :
"[Elle] combine toutes les mesures ci-dessus, les pondère de manière à éviter un double comptage (par exemple, elle reconnaît qu'une personne faisant de nombreuses nulles "rapides" aura également un faible nombre moyen de coups), et extrait un score pour représenter le "concept caché" que ces mesures pourraient expliquer - dans ce cas, la "combativité aux échecs"."
Smerdon a également ajusté les scores de sorte que les joueurs qui jouent plus souvent contre d'autres d'un niveau estimé proche du leur, comme dans les tournois doubles-rondes, ne sont pas "pénalisés" de réaliser davantage de nulles que des joueurs disputant des parties avec des plus grandes différences de classement comme dans les Opens.
Teimour Radjabov
La dernière place de Radjabov dans cette liste ne sera pas une surprise pour les experts qui ont critiqué le Grand Maître azerbaïdjanais pour ses nulles rapides (théoriques) à Bucarest cette semaine.
Thank you @GMGeorgMeier !
— Sokolov Ivan (@GMSokolovIvan) June 7, 2021
My point exactly! https://t.co/n01iDiE3mU
S'il vous plaît, quiconque a l'occasion d'interviewer Radjabov, demandez-lui de révéler quel est son but... pour l'instant, c'est un mystère de savoir pourquoi il se donne la peine de se présenter à un tournoi. Je préfère [siroter un cocktail en vacances] que d'attendre dans un hôtel la prochaine partie que je ne veux pas jouer. G.Meier
Entre 2015 et 2020, Radjabov a annulé plus de 60 % de ses parties et a réalisé une nulle "rapide" toutes les cinq parties en moyenne. Smerdon : "Le premier qualifié des Candidats 2022 termine à la 50e place dans presque toutes les variantes de l'indice que j'ai essayées."
Smerdon a déclaré à Chess.com : "Je ne prenais pas position sur le débat sur les nulles courtes. En fait, j'avais l'intention de créer cet indice depuis un certain temps, juste pour mon propre intérêt (j'aime jouer avec les données échiquéennes maintenant que je suis un chercheur semi-décent). Le timing est parfait !"
Vladimir Kramnik
Voir Kramnik tout en haut de l'échelle peut sembler surprenant, mais le 14e champion du monde, qui s'est retiré du jeu classique en janvier 2019, semblait avoir une approche différente dans ses dernières années en tant que joueur actif. En 2015-2019, il a enregistré une courte nulle dans moins de quatre pour cent de ses parties.
Vishy Anand
L'histoire est différente pour un autre champion du monde. Vishy Anand, toujours actif, se classe à la 47e place. Smerdon explique le score du Tigre de Madras comme suit :
"Depuis 2015, Anand a réalisé une nulle courte dans environ une partie sur sept, avec un taux de nulle global de 55 %. D'autre part, certaines de ces nulles rapides peuvent viser à économiser de l'énergie dans les événements de blitz et rapides (c'est-à-dire les événements avec plusieurs rondes par jour), et celles-ci sont plus susceptibles de se produire avec les noirs (42 pour cent de ses nulles courtes)."
Smerdon souligne bien dans son article que l'indice est basé sur la période 2015-2020. Anand est sûrement un joueur beaucoup plus combatif si vous prenez un cadre temporel plus large, ce que prévoit d'explorer l'auteur.
Top 100
Dans cet article, Smerdon fournit également les scores FCI des 100 meilleurs joueurs par classement en 2015-2020. Le top 10, dans l'ordre du plus au moins combatif, est composé de Kramnik, Fabiano Caruana, Magnus Carlsen, Maxime Vachier-Lagrave, Wesley So, Levon Aronian, Ding Liren, Anish Giri, Shakhriyar Mamedyarov et Anand.
Parmi ce top 100, les quatre Grands Maîtres les plus combatifs (juste devant Kramnik, qui occupe la cinquième place) sont Igor Kovalenko (Lettonie), Gawain Jones (Angleterre), Hrant Melkumyan (Arménie) et Sanan Sjugirov (Russie).
Hess, Gunina
Smerdon a mentionné quelques noms de joueurs très combatifs en dehors du top 100. Par exemple, il y a notre commentateur régulier de Chess.com, le GM Robert Hess, qui obtient un score de 94.0. "Lorsqu'il fait match nul, ce qui n'arrive que 12 % du temps, la partie dure plus de 60 coups en moyenne." (Smerdon).
Il n'est pas surprenant que la GM Valentina Gunina ait un score élevé (93,6) qui la place en tête du FCI chez les joueuses. "Son score FCI est cohérent avec sa récente performance dans le Grand Prix féminin FIDE à Gibraltar, dans lequel elle a joué 10 parties décisives d'affilée avant de faire nulle dans sa dernière partie en 135 coups." (Smerdon)
Cela vaut la peine de visiter le blog de Smerdon et de consulter son article complet, qui contient plus d'explications et de clarifications et répond également à des questions telles que "N'est-il pas impossible de mesurer la combativité avec des statistiques ?" et "Les joueurs plus forts ne sont-ils pas plus susceptibles de faire nulle parce que les échecs mènent intrinsèquement à la nulle ?".
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— Anish Giri (@anishgiri) June 10, 2021
Very interesting Blog by @dsmerdon. What do you think my rank will be on the ‘Fighting chess Index?’ https://t.co/PPcNDKQf14
— Vidit Gujrathi (@viditchess) June 10, 2021
My hypothesis: There is no format in chess that eliminates non-games (aka short draws).
— Jon Ludvig Hammer (@gmjlh) June 10, 2021
This is why I believe the solution is player-based, in that organizers must drop chasing rating averages and use tools like @dsmerdon's new fighting chess index to create exciting fields.
Radjabov clearly believes rating points matter much more than actually playing chess when it comes to getting invites. That's on organizers. They need to step up their invite game beyond rating lists. @dsmerdon's tool can help. I hope he's hired to make more.
— Jon Ludvig Hammer (@gmjlh) June 10, 2021
I'm too scared to ask @dsmerdon about my score. It's not gonna be good. I have sinned. 60 at most. https://t.co/BxrP0tvwdS
— Jon Ludvig Hammer (@gmjlh) June 10, 2021
Very interesting stuff. Brilliant research @dsmerdon! 👏🏼 https://t.co/bWy7UtT3Yk
— Fiona Steil-Antoni (@fionchetta) June 10, 2021
Fascinating. https://t.co/VwB2wPFLgj
— Daniel Rensch (@DanielRensch) June 10, 2021
Hi @dsmerdon I'd like to know if I'm a drawmeister
— Lawrence Trent (@LawrenceTrentIM) June 10, 2021
The first rule of the Fighting Chess Index is: you do not talk about the Fighting Chess Index. pic.twitter.com/axBci7Q5Kd
— David Howell (@DavidHowellGM) June 11, 2021
Congratulations to @dsmerdon on his invaluable statistical work on the chess BGI (Boring Gits Index). https://t.co/bBirBgxThU
— Nigel Short (@nigelshortchess) June 11, 2021