Les plus grandes parties de l'histoire des échecs
Les échecs... Un jeu riche, joué depuis plus de mille ans. Sur Chess.com uniquement, plus de deux milliards de parties ont déjà été jouées !
Mais quelles sont les plus belles de l'histoire ? Personne ne peut l'affirmer avec certitude, mais l'équipe de Chess.com va vous présenter son top 10.
Nous avons demandé à nos contributeurs de nous donner leur top 10, et nous avons donné 10 points aux parties figurant en premier, neuf aux deuxièmes, et ainsi de suite jusqu'aux dixièmes.
En additionnant les scores, nous obtenons ce top 10, mais la liste complète est également disponible à la fin de l'article !
- Kasparov - Topalov, Wijk aan Zee, 1999
- Morphy - Duc de Brunswick et Comte d'Isoard, Opéra de Paris, 1858
- Aronian - Anand, Wijk aan Zee, 2013
- Karpov - Kasparov, Championnat du monde 1985, partie 16
- Byrne - Fischer, New York, 1956
- Ivanchuk - Yousoupov, Bruxelles, 1991
- Short - Timman, Tilbourg, 1991
- Bai Jinshi - Ding Liren, Ligue chinoise, 2017
- Rotlewi - Rubinstein, Lódz, 1907
- Geller - Euwe, Zurich, 1953
1: Kasparov - Topalov, Wijk aan Zee, 1999
Malgré sa défaite contre le super-ordinateur Deep Blue deux ans auparavant, Garry Kasparov est au top de sa forme en 1999, gagnant de nombreux tournois et atteignant ce qui est alors le plus haut classement Elo de l'histoire (2851). Kasparov a réalisé de nombreux coups de génie, mais cette partie est sans aucun doute son plus grand chef d'oeuvre.
C'est l'archétype de la partie d'échecs. Un combat féroce, dans lequel les deux joueurs se rendent coup pour coup. On y retrouve de nombreux thèmes tactiques et une chasse au roi qui va emmener le monarque noir en randonné ! Il est difficile d'imaginer une partie pouvant surpasser celle-ci, mais espérons que le futur nous offre des challengers !
@SamCopeland, @cmtv123, et @PeterDoggers ont sélectionné cette partie en première position.
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"Cette partie me laisse sans voix d'un bout à l'autre. 24. Txd4!!, 25.Te7+!!, et 36. Ff1! sont de véritables pépites, et il ne s'agit que des coups joués. Les variantes calculées par les joueurs sont tout aussi dynamiques que la partie elle-même." — @SamCopeland
2: Morphy - Duc de Brunswick et Comte d'Isoard, Opéra de Paris, 1858
La fameuse "Partie de l'opéra". Ce chef d'oeuvre de Paul Morphy fut jouée contre deux amateurs, le Duc de Brunswick et le Comte d'Isoard. C'est souvent l'une des premières que l'on présente aux joueurs débutants. Elle illustre l'importance du développement, du contrôle du centre, de la sécurité du roi, et plus important encore, elle montre en quelques instants toute la beauté des échecs. Impossible de ne pas sourire en voyant les flamboyants 10.Cxb5!, 13.Txd7!, et 16.Db8+!!?
Morphy a gagné cette partie dans le cadre d'une tournée européenne triomphale qui l'a vue battre tous les plus grands joueurs de son époque. Il est ensuite rentré chez lui, à la Nouvelle-Orléans, où il reprendra ses études de droit.
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"C'est vraiment la partie que tout le monde aimerait jouer. Sacrifier pièces après pièces, et finir par donner la dame pour mater. Etudier les échecs n'aurait aucun intérêt si l'on ne pouvait pas découvrir des secrets permettant d'écraser ainsi son adversaire. La partie de l'opéra, que j'ai découvert lorsque j'ai débuté aux échecs, était une promesse. Elle m'a appris que ce jeu valait la peine qu'on s'y intéresse. Peut-être, me disais-je alors, jouerais-je moi aussi un jour une partie aussi brillante." — @Shaun
3 : Aronian - Anand, Wijk aan Zee, 2013
Champion du monde incontesté de 2007 à 2013, Viswanathan Anand est un des joueurs les plus fluides et intuitifs de l'histoire des échecs. Alors que l'intuition de Jose Raul Capablanca se manifestait le plus souvent en finale, celle d'Anand apparaît le plus souvent dans les milieux de partie.
Joué quelques mois avant son match pour le titre mondial contre Magnus Carlsen, cette partie prouve le talent d'attaquant du tigre de Madras, une qualité qui va faire de lui un des enfants chéris du monde des échecs. Le coup 16...Cde5!! est particulièrement marquant. Les pièces noires jaillissent, inarrêtables, dans la positon blanche.
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"Bien qu'il soit assez court, ce chef d'oeuvre moderne joué au top niveau contient de nombreuses tactiques totalement contre-intuitives. Anand lui-même considère cette partie comme l'une de ses meilleures." — @PeterDoggers
4 : Karpov - Kasparov, Championnat du monde 1985, partie 16
Dans l'histoire des échecs, aucune rivalité n'a atteint le niveau d'intensité qui opposa Garry Kasparov et Anatoly Karpov. On pourrait écrire des ouvrages entiers, simplement avec les parties acharnées qu'ils disputèrent.
Cette partie, jouée lors de leur match pour le titre mondial en 1985, présente un Kasparov des grands jours. Après avoir sacrifié un pion dans l'ouverture, il poste un cavalier sur la très forte case d3 avant de jouer le puissant 21...g5!!. Tout au long de la partie, son niveau de calcul et sa vision tactique sont mirobolants.
@Lee et @Shaun ont sélectionné cette partie en première position.
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"J'adore la manière dont Garry refuse de prendre le pion d5 pour forcer Karpov à jouer autour. Ensuite, il installe ce superbe cavalier en d3. C'est une partie ultra-engagée, malgré l'énorme enjeu." — @Lee
5 : Byrne - Fischer, New York, 1956
A 13 ans seulement, Bobby Fischer se révèle à la face du monde en remportant avec les noirs l'une des plus belles parties de tous les temps contre le MI Donald Byrne. Les coups 11...Ca4!! et 17...Fe6!! sont deux diamants bruts qui vont profondément marquer l'histoire des échecs.
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"Cette partie a tous les éléments nécessaires à la composition d'un chef d'oeuvre échiquéen : Des surprises, de la beauté, et de la précision." — @LuisFSiles
6 : Ivanchuk - Yousoupov, Bruxelles, 1991
Une partie à l'enjeu incommensurable, disputée lors des départages en rapide du cycle des candidats. Dos au mur, Artur Yousoupov donne tout, lançant ses forces dans la bataille sans se retourner. Il va finir par venir à bout des efforts du jeune Vassily Ivanchuk grâce à plusieurs superbes concepts d'attaque.
@MikeKlein a sélectionné cette partie en première position.
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"Ivanchuk - Yousoupov est une partie d'attaque pure et dure, un combat épique. Yousoupov ne joue qu'un seul coup sur l'aile dame lors des 20 derniers coups de la partie !" — @MikeKlein
7 : Short - Timman, Tilbourg, 1991
Sortir le roi hors de son abri pour le centraliser est un concept bien connu aux échecs, mais l'épopée de celui de Nigel Short, matérialisée par les coups 31.Rh2!!, 32.Rg3!!, 33.Rh4!!, et 33.Rg5!! avec l'idée 34.Rh6!! est tout simplement unique dans l'histoire des échecs.
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"Lorsque j'ai vu cette partie, j'étais encore enfant, et elle m'a profondément marqué. Voir le roi monter à l'attaque avec autant de pièces sur l'échiquier, c'était tout simplement invraisemblable." — @GregShahade
8 : Bai Jinshi - Ding Liren, Ligue chinoise, 2017
Cette partie, la plus récente de la liste, c'est la victoire de l'esprit sur la matière. Ding place ses pièces en prise en permanence, harcelant sans relâche le roi blanc, qui ne parviendra pas à échapper à son emprise. Cette partie est magnifique d'un bout à l'autre, mais c'est bien le coup 20...Td4!! qui fait la plus forte impression.
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"Le GMI Ding Liren ne joue qu'en avançant jusqu'au superbe Td4!! Ensuite, toutes ses pièces vont progressivement reculer pour mater le roi blanc !" — @Rakesh
9 : Rotlewi - Rubinstein, Lódz, 1907
Akiba Rubinstein est sans doute le meilleur joueur à n'avoir jamais obtenu le titre de champion du monde. En 1911, il va dominer la saison échiquéenne plus que n'importe quel autre joueur dans l'histoire. Dans cette partie contre un compatriote polonais, il propose l'un des combinaisons les plus impressionnantes de l'histoire. Comment oublier les flamboyants 22...Txc3!! et 23...Txd2!! suivi du tranquille 25...Th3!! forçant le mat ?
@jdcannon a sélectionné cette partie en première position.
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"La partie de Rubinstein contre Rotlewi me laisse encore aujourd'hui sans voix. La puissante coordination dynamique de ses pièces est souvent surprenante ! On ne peut hélas que rêver de jouer un jour une partie de ce calibre." — @jdcannon
10 : Geller - Euwe, Zurich, 1953
Il est rare que les performances défensives gagnent des prix de beauté, mais c'est pourtant l'exploit réalisé par Max Euwe lors de sa rencontre contre Geller au célèbre tournoi de Zurich 1953. Acculé, le champion hollandais trouve le sacrifice 22...Th8!! pour désorganiser le camp blanc et l'infiltrer prestement avec ses pièces lourdes restantes. Une partie dont la beauté a résisté au temps.
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"C'est la partie que j'ai le plus aimé dans le superbe livre de Bronstein sur le tournoi des candidats 1953 à Zurich. Une "partie de référence" dans la Nimzo-indienne, et une véritable école du contre-jeu. Comment se battre contre un fort centre lorsque votre aile roi est attaqué ? En gardant son sang-froid, et en calculant avec précision, bien entendu ! Tout le monde peut trouver une tactique telle que ...Th8!!, sacrifiant la tour dans une optique à la fois défensive et offensive" — @DanielRensch
Les plus belles parties de l'histoire selon Chess.com
Merci à @DanielRensch, @PeterDoggers, @MikeKlein, @SamCopeland, @LuisFSiles, @RLH2, @GregShahade, @Lee, @marignon, @cmtv123, @Fischwitsch, @Rakesh, @JDCannon, @PawnMorphy, @Shaun, @GregSerper, @Silman, and @amruggs pour leurs votes ! Cette liste (comme toutes les lites) est subjectives et ne représente que les opinions de quelques GMI, MI, et amoureux des échecs. Le panel pouvait utiliser n'importe quel critère pour justifier ses votes.
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