Jouer aux échecs comme des hockeyeurs
À première vue, les échecs et le hockey sur glace n'ont rien en commun - à moins que nous ne parlions de ce jeu "rebondissant" ; même si dans les faits, il n'a rien à voir avec ces deux disciplines. Pourtant, nous pouvons apprendre quelques astuces applicables aux échecs en regardant du hockey sur glace. Remarquez comment les joueurs de hockey se poussent les uns les autres pour s'arracher la possession du palet. Cette technique tout à fait légale est appelée "shoulder checking" (contrôle à l'épaule)
Voici la définition que donne Wikipédia du "shoulder checking" : "Un joueur met son épaule contre l'adversaire pour le mettre hors de position." Maintenant, essayez de transposer la même situation aux échecs, c'est à dire : pousser votre adversaire de son siège quand il est sur le point de vous mater ! Je crains que vous n'outrepassiez le règlement, je ne vous le recommande donc pas.
Dans un esprit similaire mais correct, vous pouvez tenter d'adapter cette technique sur l'échiquier dans certaines finales. Voici un exemple adéquat avec une de mes élèves à la baguette :
La finale semblait très simple, aussi quand j'ai interrogé mon élève, elle m'a répondu sans hésiter : "Les noirs gagnent". En effet, quoi de plus élémentaire qu'une finale où les deux rois rushent la même zone du plateau ? Eh bien, étonnamment, ce genre de finale est en réalité très subtil et même les joueurs les plus forts peuvent se tromper dans de telles positions.
La part délicate de ces fins de parties provient d'une ressource géométrique surprenante dont nous avons parlée dans un précédent article. En voici son tout dernier exemple :
Avez-vous remarqué que pour gagner, le roi blanc ne doit pas aller directement vers sa cible (le pion a7), mais qu'il doit plutôt repousser son homologue par 2. Rd5 ! Regardez comment les pros du hockey sur glace font la même chose :
Vous avez compris ? C'est comme ça qu'il faut faire repousser vos adversaires en finales ! Si vous souhaitez pratiquer cette technique sans plus attendre, vous n'avez pas besoin de chercher la patinoire de hockey la plus proche. Profitez plutôt des exercices de chess.com !
Je ne connais pas grand-chose au hockey sur glace, mais je suis certain qu'il existe un moyen de se défendre contre cette pratique. Nous en avons certainement une aussi aux échecs ! Essayez de résoudre le problème suivant plutôt complexe. Comment les blancs peuvent-ils faire nulle ?
Si vous avez trouvé la bonne réponse, alors il vous sera très facile de comprendre comment l'adversaire de mon élève a pu sauver sa partie :
Comme je l'ai mentionné plus haut, il arrive que même les joueurs les plus forts oublient de jouer des épaules. Voici un exemple remarquable. La finale semble très proche de la nulle. Pouvez-vous trouver un moyen très subtil pour que les blancs puissent l'emporter ?
Il y a quelques années, j'ai écrit une série d'articles sur les finales de pions, intitulée "La chose la plus simple aux échecs". Ce titre sarcastique était censé souligner à quel point ces finales d'apparence faciles peuvent se révéler complexes. Ce jeu d'épaules entre rois est l'une des subtilités qui y participe grandement.
