67 citations échiquéennes mythiques
Nous aurions pu vous en proposer 64, chiffre mythique s'il en est, mais c'eut été trop facile : voici donc soixante-sept citations échiquéennes historiques. Vous en connaissez sans doute certaines, d'autres vous seront moins familières. Certaines se passent de commentaires, d'autres sont accompagnées d'une petite explication de texte. Régalez-vous !
Actually, sixty-four is too easy for a chess article, so here are sixty-seven chess quotes you may not have seen before. Or maybe you have... Some stand on their own, some have a bit of commentary, and all are hopefully interesting. Enjoy!
José Raúl Capablanca, "Principes fondamentaux du jeu d'échecs" (1921)
- “Pour apprendre à jouer, un livre seul ne suffit pas. Il ne peut servir que de guide. Le reste s'apprend avec l'expérience.”
- “Pour améliorer son jeu, il faut travailler les finales avant tout. C'est la seule phase du jeu qui peut être étudiée et maîtrisée indépendamment des autres. Les milieux de jeu et les ouvertures ne peuvent pas s'affranchir de leur lien avec les finales."
Richard Réti, "Les idées modernes aux échecs" (1923)
- "Les échecs sont un jeu de combat purement intellectuel, dans lequel la chance n'a pas droit de cité." Et c'est bien ce qui nous attire !
- “[Wilhelm] Steinitz, contrairement à [Paul] Morphy, affectionne particulièrement les parties fermées."
- “Jusque dans son jeu, [Harry] Pillsbury était un vrai américain. Ses parties comportent des variantes particulièrement profondes, dont l'énergie et l'exécution sont rafraichissantes pour les observateurs."
- “Parmi les joueurs d'échecs, il est le plus grand artiste.” — à propos d'Akiba Rubinstein
- “Une partie n'est jamais complètement ouverte, ou complètement fermée. En pratique, chaque position comporte des éléments ouverts et fermés.
- “Dès la fin de la Grande Guerre, le retour des tournois d'échecs a permis de reconstruire des ponts entre des nations auparavant hostiles. Ainsi, les échecs ont fait leur part dans le processus de réconciliation internationale, plus rapidement encore que les arts ou les sciences."
Aron Nimzowitsch, "Mon système" (1925)
- “Voici, à mon avis, les grands axes de la stratégie échiquéenne : 1) Le contrôle du centre. 2) Le jeu sur colonnes ouvertes. 3) Le jeu sur les 7ème et 8ème rangées. 4) Le pion passé. 5) Le clouage. 6) L'échec à la découverte. 7) Les échanges. 8) La chaîne de pions.”
- ” Ne jouez jamais pour gagner un pion si vous n'avez pas terminé votre développement."
- “Le principal prérequis pour bien jouer aux échecs est de traiter avec la même précision les milieux de jeu et les finales.”
Irving Chernev, "Le compagnon du joueur d'échecs" (1968)
- “On apprend parfois plus d'une défaite que d'une victoire” — José Raúl Capablanca
- “Je n'ai pas lu le moindre livre d'échecs avant de devenir maître.” — Reuben Fine
- “Les gaffes sont là, sur l'échiquier, attendant d'être commises.” — Xavier Tartakover
- “Il ne faut pas chercher un coup. Pas même le meilleur coup ! Il faut chercher un plan réalisable.” – Eugene Znosko-Borovsky
- “Les finales de pions sont aux échecs ce que le putting est au golf.” — Cecil Purdy
Alexander Kotov, "Pensez comme un grand-maître" (1970)
- “Seule une auto-critique sévère permettant d'identifier ses points forts et points faibles peut aider un joueur à améliorer son jeu."
- "Dès que la plus petite opportunité tactique se présente sur l'échiquier, cherchez des coups inhabituels. Cela rendre votre jeu créatif et intéressant, et vous permettra d'obtenir de meilleurs résultats."
"Le mammouth des plus grandes parties d'échecs du monde" (1998)
- “Si vous voulez que tout le monde croit à la fantastique combinaison que vous avez trouvé, assurez-vous de la jouer en tournoi." — Graham Burgess, à propos de la partie Adams-Torre, 1920
- "Savoir quelle pièce vous voulez échanger est le meilleur moyen de trouver le bon coup." — Graham Burgess
- “Qu'importe votre niveau, si vous ne développez pas vos pièces dans l'ouverture, vous allez avoir des problèmes.” — John Emms
- “Restez souple. Soyez toujours prêts à transformer un avantage dynamique en avantage statique, et vice-versa.” — John Nunn
Sur les champions du monde
- “Il provoquait son adversaire, lui offrait une attaque facile puis, plein de dédain et avec un zèle incroyable, il s'appliquait à consolider les positions les plus immondes jamais vues sur l'échiquier." — Robert Byrne, à propos de Wilhelm Steinitz
- "Répondre correctement aux mauvais coups d'Emanuel Lasker n'est pas chose aisée.” — W.H.K. Pollock
- “Le plus beau compliment que l'on peut faire à un maître, c'est de le comparer à Capablanca.” — Irving Chernev.
- “Contre Capablanca, il était impossible de gagner. Contre Alekhine, il était impossible de jouer." — Paul Keres
- “Lorsque le néerlandais Max Euwe a remporté le titre mondial en 1935 et continué sa glorieuse carrière, son pays est devenu une ruche d'activité échiquéenne, et le demeure aujourd'hui.” — Robert Byrne
- “Botvinnik était un virtuose de la contre-attaque, et par conséquent un adepte des victoires avec les pièces noires. Il a également crée des systèmes d'ouvertures fascinants.” — Robert Byrne
- “La particularité de son style, c'est qu'il ne joue que très rarement des coups que personne d'autre n'aurait joué.” — Max Euwe, à propos de Vassily Smyslov
- “Je m'inspire des grands joueurs qui trouvaient régulièrement des moyens originaux de surprendre leurs adversaires. Et cela, personne ne l'a mieux faut que le huitième champion du monde Mikhail Tal.” — Garry Kasparov
- “Lorsque ses adversaires le forcent à accepter un combat débridé, ses performances sont exceptionnelles.” — Robert Byrne, à propos de Tigran Petrossian
- “Il fut le premier joueur vraiment complet. J'admire beaucoup son jeu exhaustif." — Vladimir Kramnik, à propos de Boris Spassky
- “Lorsqu'il avait l'initiative, Karpov faisait souvent du surplace, et parvenait tout de même à augmenter son avantage ! Je ne connais aucun autre joueur capable d'un tel exploit." — Vladimir Kramnik
- “Sa recherche très poussée des ouvertures est le sceau qu'a apposé Garry Kasparov sur les échecs mondiaux. Il ne cherche pas de nouveaux coups, mais de nouveaux plans et de nouvelles stratégies.” — Graham Burgess
- “J'ignore combien de lignes il a inventé, mais j'ai l'impression qu'au cours des dix dernières années, nous n'avons joué que ses idées.” — Viswanathan Anand, à propos de Vladimir Kramnik
- “Vishy Anand est le champion du monde le plus complet. Il a remporté le titre en classique, en rapide, en blitz, et dominé les échecs avancées, où les joueurs peuvent consulter l'ordinateur." — Lubomir Kavalek
- “Magnus [Carlsen] possède de nombreuses qualités… Il est complet et peut jouer toutes sortes de positions à un très haut niveau. Il est également très souple et possède un talent tout particulier pour capitaliser sur un léger avantage. Je n'ai pas été capable de surmonter cet ensemble.” — Viswanathan Anand, après le championnat du monde 2013
Sur Bobby Fischer
- “Ce que j'admire le plus chez lui, c'est sa capacité à réaliser les choses les plus difficiles en les rendant simple à nos yeux. J'essaie de suivre sa voie." — Magnus Carlsen
- "Cet homme devait devenir champion du monde, rien ne pouvait l'arrêter, c'était écrit. Sa carrière s'est terminée en queue de poisson, mais tout était déjà prévu !" — Vladimir Kramnik
- “Fischer est anormalement sensible au moindre bruit dans la salle de jeu. Pour les autres joueurs, dont Spassky, Korchnoi et moi-même, il est ennuyeux de jouer devant une salle vide. Lorsque nous montons sur scène, nous sommes des artistes." — Mikhail Tal
- “Un génie écrasant, la fortune, la célébrité internationale, une enfance peu commune… C'est un cocktail qui serait difficile à ingérer pour n'importe qui. Dans son cas, il fut fatal." — Dick Cavett
Les champions sur eux-mêmes
- “Je jouerais beaucoup. Des matchs à gros enjeu. Pas comme les russes, qui se cachent pendant trois ans après avoir remporté le titre mondial !" — Bobby Fischer en 1971. Il n'allait pas tenir sa promesse, et disparaitrait même pendant vingt ans au lieu de trois !
- “Il existe deux types de sacrifices : ceux qui sont corrects, et les miens.” — Mikhail Tal
Les échecs dans la littérature, au cinéma et à la télévision
- “Amberley excellait aux échecs. C'est la marque, mon cher Watson, d'un esprit retors." — Arthur Conan Doyle, "Le Marchand de couleurs retiré des affaires" (1926)
- “On ne joue pas aux dames sur un échiquier !” — Sur écoute, Saison 1, Episode 3: "La Poudre aux yeux"
- “C'est un jeu, comme le Monopoly.” — Josh Waitzkin, interprété par Max Pomeranc, dans À la recherche de Bobby Fischer
- “Je regrette, vous avez raté le coche.” — CARL 500, doublé par François Chaumette, dans 2001 : L'Odyssée de l'espace. Le mat en deux proposé par l'ordinateur n'est pas forcé, mais Dave le croît et abandonne la partie. Les annotations du jeu vidéo Chessmaster spéculeront par la suite que pour Kubrick, ce détail servait à montrer le déclin de CARL.
A propos de la pendule
- “Aux échecs, il faut jouer de bons coups, pas des coups rapides.” — Jeremy Silman
- “Allez ! Allez Vishy, joue un coup !” — Maurice Ashley aux commentaires de cette partie Armageddon jouée en 1995 dans laquelle Viswanathan Anand a réfléchi près de deux minutes (sur cinq au total) avant de jouer son quatrième coup. Notons cependant qu'Anand a remporté la partie. Prendre son temps en blitz pour s'assurer de jouer le bon coup est parfois une stratégie payante !
Sur le jeu pratique
- “Si tu es gagnant, simplifie. Si tu perds, complique tout.” — Bruce Pandolfini
- “N'abandonnez jamais tant que vous n'êtes pas sûr que la position est sans espoir.” — John Nunn
- “Attention aux positions "complètement nulles". Parfois, quelques imprécisions suffisent à les rendre complètement perdantes !" — John Nunn
Quelques leçons de vie
- “On apprend dans la douleur. Ma défaite contre Vishy au championnat du monde 2008 est l'une des plus grandes leçons de ma vie." — Vladimir Kramnik
- "J'ai profité d'un système pour gravir les échelons, il est donc de mon devoir de rendre la pareille à la communauté. Et quoi de mieux pour ça que de travailler avec des gamins fous d'échecs ?" — Vladimir Kramnik
- “Les échecs nous enseignent à ne pas nous laisser décourager par une situation donnée, à prendre l'habitude d'espérer un changement positif, et à persévérer dans la recherche de ressources." — Benjamin Franklin
Divers
- “Les échecs n'ont jamais été et ne seront jamais plus qu'un loisir. Ils ne doivent pas être pratiqués au détriment d'une activité plus sérieuse." — Paul Morphy en 1859
- "J'ai de la peine pour les joueurs qui, ruminant sur leurs parties, ne parviennent pas à trouver le sommeil le soir. — Magnus Carlsen en 2010
- “Aux échecs, la bigamie est acceptable, mais la monarchie est absolue." — Garry Kasparov
- “Lorsque vous avez trouvé un bon coup, cherchez-en un meilleur.” — Emanuel Lasker
- “Lorsque l'on joue pour la première fois aux échecs, on est comme un malade en incubation. On se balade sans savoir que l'on est déjà infecté. Mais même si le sujet semble sain, il a attrapé le virus, et celui-ci est déjà en train de faire son effet." — Mikhail Tal
- "Dans mon club, quand un joueur commet une gaffe qui lui donne envie de pratiquer le suicide assisté, nous avons le remède : Une autre partie, vite !"— Charles Krauthammer
- “Les échecs ne sont pas un jeu qui convient aux dictateurs pour une foule de raison. La plus évidente étant que toutes les informations y sont accessibles, en permanence et en toute transparence." — Garry Kasparov
- “Un mauvais plan est toujours meilleur qu'une absence de plan." — Mikhail Tchigorine
- “Sur l'échiquier, les mensonges et l'hypocrisie ne survivent pas longtemps. Une combinaison créative fait fi des contre-vérités, et un mat inéluctable contredit sans merci l'hypocrite." — Emanuel Lasker
- "Les pions sont l'âme des échecs. A eux seuls, ils déterminent qui attaque et qui défend. La victoire et la défaite ne dépendent que de leur arrangement, bon ou mauvais." — François-André Danican Philidor
- "J'ai toujours aimé la complexité. Aux échecs, elle permet de créer des problèmes magnifiques." — Marcel Duchamp
- “Les échecs sont un jeu de part leur forme, un art de part leur contenu, et une science de part leur difficulté." — Tigran Petrossian
Bibliographie
Vladimir Barsky, "Kramnik Interview : From Steinitz to Kasparov" (Kramnik.com, 2005)
Robert Byrne, “An Imaginative Tactician Who Was at Ease in Complexity” (New York Times, 1995)
Robert Byrne, “In India, Where It All Began, Chess Is Blossoming Again” (New York Times, 2002)
Robert Byrne, “Prophylaxis, for Petrosian, Is the Application of Pacifism” (New York Times, 1973)
Robert Byrne, “Steinitz Lives In Gambit Gantlets” (New York Times, 1987)
Dick Cavett, “Was It Only a Game?” (New York Times, 2008)
Irving Chernev, Le compagnon du joueur d'échecs (1968)
Garry Kasparov, La vie est une partie d'échecs (2007)
Lubomir Kavalek, “Chess Champion’s Class Act” (HuffPost, 2010)
Charles Krauthammer, “The Pariah Chess Club” (Washington Post, 2002)
Emanuel Lasker, manuel d'échecs (1925)
Susan Ninan, "With a little help from Vladimir Kramnik, India in search for next Vishy" (ESPN.com, 2019)
John Nunn, Understanding Chess Move by Move (2001)
Bruce Pandolfini, Pandolfini's Chess Complete (1992)
François-André Danican Philidor, L'Analyse des échecs (1749)
Chidanand Rajghatta, "Magnus Carlsen package too much for me, Viswanathan Anand says" (Times of India, 2013)
F.F. Rowland, Pollock Memories (1899)
David Shenk, The Immortal Game: A History of Chess (2006)
Jeremy Silman, "Time Management" (Chess.com, 2009)
Andy Soltis, What It Takes to Become a Grandmaster (2016)
Mikhail Tal, La vie et les parties de Mikhail Tal (1978)
Wikiquote.org (Paul Morphy, Magnus Carlsen, Garry Kasparov, et Tigran Petrossian)
"Anand’s WhyChess interview" (Chess in Translation, 2012)